I/ Evolution du littoral angloy à travers la côte aquitaine de -20 000 à 1578:

-Pour mieux appréhender la situation géologique dont nous héritons aujourd’hui, il est nécessaire de remonter 22 000 ans en arrière. Le dernier maximum glaciaire (Würm), c’est la dernière grande période froide en Europe! Il faut imaginer qu’en ces temps-là, notre région est recouverte de glace, des icebergs croisent au large de la côte, des mammouths colonisent les plaines et nos ancêtres réalisent des peintures rupestres sur les parois des grottes qui les abritent!

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Carte colorisée de Michel Ravel, mettant en relief les limites entre la terre et la mer il y a 22 000 ans lors du dernier maximum glaciaire.

A cette époque, l’océan a cédé un maximum de terrain et se situe à 120 mètres en dessous de son niveau actuel. La côte angloye est rejetée à une douzaine de kilomètres à l’ouest de la pointe St Martin. Le littoral se présente comme une côte rocheuse, nourrie par du sable provenant des précédentes glaciations. Mais ces sédiments sont présents dans des quantités bien moins importantes que celles qui vont suivre. (Carte A)

Puis, il y a 18 000 ans, débute le dernier réchauffement climatique, appelée en Europe « transgression flandrienne« . Cette transgression se traduit par une montée rapide du niveau de la mer qui va passer en 13 000 ans de -120 mètres à -10 mètres. Le plateau continental, en jaune sur la carte A, va progressivement se trouver submergé par l’océan. (Carte B)

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Carte B colorisée de C. Mignot et J. Lorin représentant les différents littoraux du golfe de Gascogne au cours des 20 derniers millénaires(1)

Durant cette grande période de réchauffement, d’énormes quantités de sable issues des glaciers vont être libérées et charriées jusqu’à la côte par les fleuves et les rivières. Des plages de sable et des dunes vont se former sur toute la côte Aquitaine, poussées par la dérive littorale depuis la pointe de Grave en Médoc jusqu’à la pointe St Martin sur la côte basque.(Schéma C)

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Le schéma C représente la dérive littorale en chiffres avec la « Direction et capacité du transit littoral annuel en mètres cube sur la côte aquitaine ».(Laboratoire Central Hydraulique de France, LCHF 1979)

Puis, il y a 7 000 ans, la montée du niveau des océans ralentit lorsque le volume des glaces se trouve en équilibre avec le climat. Depuis, il remonte lentement à un rythme moyen de 1.5 à 2 mm par an sur les côtes de Europe de l’ouest avec une petite accélération depuis la dernière grande guerre.(0)(2)
Durant le début de cette période de stabilisation, le sable continue d’affluer vers la côte. Malgré des pertes importantes durant son parcours de dérive, une partie du sable arrive jusqu’aux plages d’Anglet qui se présentent comme le grand « terminus » de ce voyage (schéma D). Les premiers contreforts des Pyrénées, marqués par la pointe rocheuse de la Chambre d’Amour et la pointe Saint Martin vont ainsi se dresser comme un rempart naturel au prolongement de cette dérive. Ainsi, au fil des siècles, le sable va s’accumuler progressivement contre ces falaises rocheuses.

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La carte D représente les premiers contreforts nord Pyrénéens sur la côte basque (en violet). Les falaises au sud des plages d’Anglet se présentent ainsi comme l’obstacle final à la dérive littorale aquitaine.

C’est au début de notre ère, il y a environ 2000 ans, que les stocks de sable portés par les fleuves jusqu’à l’océan se réduisent sensiblement suite à la diminution de la taille des glaciers. Malheureusement, le volume de sable qui dérive le long de la côte aquitaine reste, lui, inchangé. C’est ainsi que les plages entrent progressivement en érosion, phénomène naturel qui ne cessera d’augmenter au fil du temps. Toutes les plages? Eh bien non, pas les plages d’Anglet! De par leur situation géographique privilégiée, elles voient toujours arriver des Landes d’importantes quantités de sable, qui s’accumulent ensuite contre leurs falaises: ici, l’érosion de la côte sableuse n’a pas lieu d’être!

II- Evolution de la côte angloye de 1578 à 1896:

L’Adour qui se jetait probablement entre Capbreton et Bayonne durant le dernier réchauffement climatique (voir première partie), va se retrouver obstruée à plusieurs reprises par le cordon dunaire mobile et va divaguer le long de la côte en la longeant jusqu’à Vieux Boucau provoquant ainsi l’intervention de l’homme au 16 ème siècle pour des raisons économiques.
D’après les recherches de F. Jaupart (3), la digue de Foix, d’une longueur de 290 mètres, est construite en 1578 au lieu dit « le Trossoat » à Boucau. Elle fait barrage au fleuve en le rejetant vers la mer à l’ouest par un canal d’une longueur de 1800 mètres. La nouvelle embouchure se situe approximativement au niveau de la capitainerie actuelle.

A- Des cartes qui parlent:

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Carte E: première carte détaillée de l’embouchure de l’Adour soit 80 ans environ après le détournement du fleuve. On note l’ancien lit de l’Adour délimité d’un côté par la digue de Foix  et de l’autre une estacade de bois pour le canaliser vers sa nouvelle embouchure.(21)

Après le détournement de l’Adour, le transit du sable littoral s’accélère devant l’embouchure avec la formation d’un « by-pass » naturel. (4) En effet, le courant de marée qui entre et sort tous les jours de l’estuaire augmente la vitesse de transfert du sable d’une rive à l’autre. De plus, les sables charriés par le fleuve viennent s’ajouter aux sables issus de la dérive littorale pour finir devant les plages d’Anglet et accélérer leur engraissement. La carte E nous montre la formation d’un banc immergé appelé « Barre de l’Adour ». Au sud, on aperçoit le cap d’Amour immergé de chaque côté de son éperon, non loin du moulin Barbot.

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Carte F: Carte issue des archives du service hydrographique de la marine consacrée aux entrées de l’Adour, d’auteur inconnu, du tout début du 18 ème siècle (origine BNF)

La carte F des environs de Bayonne nous éclaire sur la situation de la côte au tout début du 18 ème siècle. La pointe rocheuse de la Chambre d’Amour et la plage de la petite Chambre d’amour sont immergée en ces temps lointains à marée haute. La forêt du Pignada et la Barre de l’Adour sont aussi représentées. La côte angloye semble plus reculée qu’actuellement surtout près de l’embouchure au nord. La marche progressive des sables venant des Landes semble déborder devant l’embouchure.(5)

J. Simonin, professeur d’hydrographie à Bayonne et membre correspondant de l’Académie royale de Marine, établie en 1728 la carte F bis. Cette carte est un relevé bathymétrique de grande précision de l’embouchure de l’Adour mais aussi de ses environs. (40)

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Carte F bis de l’embouchure de l’Adour et du sud du littoral levée par J. Simonin en 1728

Tout y est, les bathymétries du fleuve, la flèche sableuse poussée par les courants côtiers venus du nord menaçant de plus en plus la pérennité de l’embouchure, les balises des pilotes de l’Adour posées sur les dunes littorales pour franchir la Barre (flèche violette , les amplitudes des marées, les pointes rocheuses de la Chambre d’Amour et de la pointe St Martin (flèche bleu), et même un point noir signalant l’emplacement de la grotte de la Chambre d’Amour (flèche rouge) balayée par les marées: exceptionnel!

Quarante ans plus tard, la carte G de J. N. Bellin révèle de nouveaux paramètres hydrographiques. L’ingénieur a pris le temps d’indiquer cette fois-ci les ruisseaux et lacs qui aboutissent à la côte comme  pour le ruisseau le « Barbot » finissant sur la plage de la Chambre d’Amour (flèche verte) et sa retenue d’eau, plus en amont, avec le moulin Barbot. Il a représenté aussi la nouvelle digue construite au sud de l’embouchure de l’Adour construite en 1732 pour redresser la sortie du fleuve dans son axe original (flèche orange). La flèche sableuse qui fermait progressivement le passage du fleuve à donc était balayée:

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Carte G de J-N. BELLIN datant de 1762 et provenant des archives numériques de la Bibliothèque Nationale de France (BNF).

On note toujours l’absence de plage à marée haute dans la baie de la Petite Chambre d’Amour(flèche bleue). Il en est de même pour la célèbre grotte qui semble avoir toujours les pieds dans l’eau…(point rouge) En revanche, la carte ne note pas les lacs isolés en 1740 d’après de Champgobert. (47)

En 1826, les progrès en hydrographie sont considérables et les cartes de C.F. Beautemps-Beaupré, ingénieur de renom, s’imposent comme des références toujours utilisées aujourd’hui. Une chance pour nous qu’il ait eu la bonne idée de naviguer devant la côte angloye et de livrer son travail sur la carte suivante:

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G: Carte particulière des côtes de France (environ de Bayonne) levée en 1826 par les ingénieurs hydrographes de la marine sous les ordres de Charles-François Beautemps-Beaupré, ingénieur hydrographe en chef (Archives numériques de la Bibliothèque Nationale de France)

La carte marine G de Beautemps-Beaupré du début du 19 ème siècle reste fidèle à l’évolution de la côte angloye du siècle précédent. Quelques nouveaux détails sautent aux yeux comme l’apparition d’un grand lac au sud de l’embouchure (cercle orange), formant aujourd’hui les deux lacs du parc d’Izadia, et le lac de Chiberta situé plus dans les terres(cercle vert). Ils correspondent aux anciennes embouchures de l’Adour qui existaient au 18 ème siècle. L’avancée de la terre a donné naissance à des dunes littorales qui ont permis aux vignerons d’y planter de nouvelles vignes. On constate désormais qu’une grande partie du littoral s’aligne avec la fin de la côte Landaise. Les plages de la Chambre d’Amour (cercle bleu) sont encore en retrait. La baie de la petite Chambre d’Amour ainsi que sa grotte (point rouge) ne présentent toujours pas de plage à marée haute…

Vers 1890, la côte angloye semble avoir encore progressé sur la mer:

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Carte H de Bernard Saint-Jours datée de 1890. (Archive BNF)

Sur la carte H, on s’aperçoit que la quasi totalité du littoral est devenu rectiligne. Seul subsiste une petite anomalie à l’embouchure avec la présence d’un énorme banc de sable en forme d’haricot, plage de la Barre.
L’apparition d’une route à la petite Chambre d’Amour signifie qu’en soixante ans, suffisamment de sable s’y est accumulé pour y permettre le passage des charrettes et des carrosses (flèche orange)! En 1867, l’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées y signale la présence d’une dune sur laquelle pousse maintenant le fameux raisin. (6. Enfin on voit, au même endroit, la présence du premier établissement de bains construit en 1884. La grotte de la Chambre d’Amour, signalée par le point rouge, a désormais les pieds au sec…

En 1926, le syndicat d’initiative du pays basque publie une carte dont les relevés topographiques sont plus anciens et donnent une idée du maximum de terre gagné sur la mer à Anglet.

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Carte I de la région du BAB éditée en 1926 par le syndicat d’initiative du Pays Basque de Bayonne. (Archives BNF)

Sur la carte I, l’hippodrome, construit au sud de l’embouchure au début des années 1870, semble s’être éloigné de la mer avec le temps. Il y a même eu une extension derrière la tribune avec une cour et des bâtiments spécialisés pour accueillir les chevaux de compétition (flèche orange).
Du côté de la Chambre d’Amour(flèche verte), la mer a abandonné la pointe rocheuse du même nom et n’est plus du tout cernée par les eaux à marée haute…..Bien que la côte soit déjà en érosion au moment de la levée de cette carte, elle n’en reste pas moins le témoin du maximum de terre gagné sur la mer depuis 7 000 ans !(*)
Alors que toute la côte aquitaine est rentrée en érosion il y a environ 2000 ans, suite à l’épuisement naturel des réserves sableuses, le littoral angloy, situé à la fin de la dérive littorale aquitaine, semble se présenter comme un vrai paradoxe méridional!

Après ce petit survol de la côte angloye avec des cartes anciennes, rentrons maintenant dans le détail avec des constats précis qui confirment les premières impressions. Le grand chantier du détournement de l’Adour et les péripéties qui en découlent, ont eu le mérite de laisser derrière eux de nombreux récits d’ingénieurs témoignant de l’évolution du trait de côte angloy au cours de cette période.

B- Des constats scientifiques au nord de la côte angloye.

Après le détournement de l’Adour, les ingénieurs du Génie Militaire se sont appliqués à construire des digues, les unes à la suite des autres et toujours plus à l’ouest pour canaliser la sortie du fleuve dans l’axe que lui avait donné Louis de Foix en 1578. Voici l’historique des aménagements à l’embouchure du fleuve entre 1578 et 1978 (schéma J):

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Schéma J: Historique des endiguements à l’embouchure de l’Adour de 1578 à 1978, (J.-L. DELORME, Le port de Bayonne 1978)

A partir de 1808, les ingénieurs des Ponts et Chaussées reprennent la tâche et doivent à leur tour lutter en permanence contre le débordement des sables venant de la côte nord.(voir carte F et photo J2)  et (5 et 27, page 97 )

En 1832, le pilote major de la Barre de l’Adour, Mr Bourgeois écrit dans un mémoire adressé au ministre du commerce, que la côte, près de l’embouchure, a gagné 70 toises en 22 ans dans la mer, soit un peu plus de 3 mètres par an. (41)

J-C DELORME relève dans son étude « Le port de Bayonne » (7), que les ingénieurs des Ponts et Chaussées ont conclu que les plages, avec la dérive littorale, avaient progressé en même temps que les ouvrages d’endiguement et que le phénomène avait duré jusqu’en 1892.

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Photo J2: Vers 1845, les jetées basses en bois encadrent la sortie du fleuve. Le banc de sable dans le cercle orange déborde depuis la côte nord pour combler le chenal. (Photo issu du Fond d’Auguste Peigné, Bibliothèque Boucau)

J.J.A. Bouquet de La Grye, célèbre ingénieur hydrographe des côtes françaises, dans un rapport pour le ministre de la Marine, s’interroge à son tour en 1861 sur les travaux de la Barre de l’Adour: « Les aménagements de l’embouchure du fleuve stopperont-ils l’ensablement et l’avancée de la terre sur la mer liés à l’arrivée massive du sable du nord vers le sud? » Sa conclusion est « évidemment non ! » et il ajoute que « le pis d’arriver serait de rajouter quelques mètres tous les vingt ans aux digues de l’embouchure!« (8)

Sur le schéma J, on aperçoit les deux tours de pilotage construites à 90 ans d’intervalle. Si l’on mesure la distance qui les séparent aujourd’hui, on trouve une longueur de 640 mètres.

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Photo K: Entrée de l’Adour en 2006, origine Google Earth

La première tour de guidage fut construite vers 1779 pour aider visuellement les navires à franchir la fameuse Barre de l’Adour. 90 ans plus tard, suite à l’avancée de la terre sur la mer, une nouvelle tour de guidage est construite plus à l’ouest pour offrir une meilleure visibilité aux navires en approche car nombreux étaient les naufrages liés à un manque de distinction des signaux lancés par le pilote major aux navires en approche. (Photo Kbis)

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photo K bis: L’ancienne tour des signaux construite en 1779 sert, aujourd’hui, de capitainerie du port. (flèche bleue) La nouvelle tour, pour la remplacer, a été construite 640 mètres plus loin en 1868 sur les nouvelles terres. (flèche orange)

En 1869, les Ponts et Chaussées font le point des connaissances sur l’évolution de l’embouchure de l’Adour:

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Dessin L extrait des relevés établis par les ingénieurs des Ponts et Chaussés, publiés en 1869 (Archive départementale de Pau, Fond de la préfecture Sous Série 4 S 202, Service Maritime)

Les tracés colorés et datés du dessin L correspondent aux différents traits de côte relevés à l’embouchure de l’Adour sur 5 dates. Au fur et à mesure que les années s’écoulent, on voit nettement que la terre gagne sur la mer à un rythme moyen de 2 mètres par an au nord et de 4,5 mètres par an au sud et ce, pendant les 170 années observées. L’embouchure de l’Adour est bien en phase d’engraissement jusqu‘à la fin du 19ème siècle! Ce fait important va à l’encontre des idées reçues, comme le précisait P-Y Landouer, ingénieur à la DDE de Bayonne en 1990.(14)

Les terrains gagnés sur la mer au nord d’Anglet sont énormes. Ils seront utilisés dans un premier temps pour y faire pousser des vignes, avant qu’on y implante l’hippodrome de la Barre en 1870. Rien n’inquiète le propriétaire de ce nouveau terrain de sport, qui fait construire des tribunes et des écuries, dos à l’océan entre la plage et le champs de course! (voir carte I)

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L’hippodrome de La Barre début 1900, construit sur les terres nouvellement formées et composées uniquement de sable.

Entre 1578 et 1892, l’accumulation excessive de sable sur les plages d’Anglet aura permis de gagner près de l’embouchure plus de 900 mètres de terre sur l’océan, créant ainsi des lacs, des surfaces dunaires et des terrains boisés.

C- Des constats scientifiques au sud de la côte Angloye.

– En 1806, Jean Thore, médecin et botaniste français, s’intéresse de près à la nature géologique des sols du sud-ouest de la France et à ses rapports avec la santé humaine. Il profite de son passage à Bayonne pour faire une description géologique de la Chambre d’Amour et de son évolution. Il écrit:  » La côte se présente telle quelle, rocheuse devant l’auteur mais il entend qu’elle devait être jadis plus importante avant d’être érodée par les vagues et envahie par les sables…. » puis il signale un peu plus loin la présence d' »une grande anse dont une partie est accessible uniquement lors des très basses marées. Dans tout le reste, la mer s’y brise avec un fracas épouvantable.« (9, page 292) Il laisse entendre que les « falaises mortes » de la baie de la petite Chambre d’Amour d’aujourd’hui étaient (photo M), il y a 200 ans, des falaises vives balayées par les vagues! Cette baie n’était accessible uniquement à marée basse en passant devant la pointe rocheuse du cap d’Amour.

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Photo M: les falaises mortes de la petite Chambre d’Amour durant l’hiver 2013 sont composées de grès et de calcaire gréseux.

En 1847, le naturalise M. de Quatrefages s’arrête à la Chambre d’Amour et relève: « A un quart de lieue de Biarritz se trouve la Chambre d’Amour, anse profonde creusée en demi-cercle et entourée de falaises inaccessibles. On y pénètre par une étroite langue de sable que la mer, en se retirant, laisse à sec au pied de la pointe nord » puis il se réfère aux notes de 1794 laissées par Alexandre Brongniart, « son père spirituel »: « Jadis, la mer était partout très basse; à la marée haute, les flots battaient en tout sens les murailles à pic de la baie. » (42, page 224)

Jean Thore décrit aussi la célèbre grotte de la Chambre d’Amour: « La grotte s’encombre peu à peu de sable et la basse mer en permet aujourd’hui l’entrée pendant les 3/4 de l’année. Elle sert de retraite aux pasteurs et aux moutons en cas de mauvais temps…. » et un peu plus loin de rajouter: « que le sol de la grotte s’est exhaussé expliquant qu’il y ait des graffitis là ou aujourd’hui, il est impossible d’aller » (9, page 289)
La légende des amoureux qui y périrent noyés parait maintenant plus évidente. Ainsi cet endroit fut longtemps un lieu de refuge rythmé par les marées et les vagues avant d’être envahi par les sables. (Photo N)

Il ajoute: « La Chambre d’Amour, si basse et presque totalement abandonnée par la mer aujourd’hui, formait, il n’y a peut être pas trois siècles, une vaste et haute caverne toujours baignée par les eaux de l’océan, qui ne la visitent aujourd’hui qu’à l’époque des grandes marées, s’en éloignant par conséquent peu à peu, en déposant, à son intérieur et aux environs, les sables qu’il vomit… ainsi la Chambre d’Amour disparaîtra entièrement« .(9, p 290 et Photo M)

-Le 24 Juillet 1828, la Duchesse de Berry, Marie-Caroline de Naples, constate tristement que la grotte de la Chambre d’Amour est pratiquement encombrée et qu’il ne reste qu’un petit passage en hauteur pour y accéder péniblement. (38)

– En 1836, Félix Morel observait que les eaux de la marée montante n’arrivaient plus à la grotte et les sables chassés par les vents en embarrassaient l’entrée. « c’est en se traînant sur le ventre qu’on peut pénétrer dans la grotte… » (27)

– En 1850, la municipalité a alloué une somme d’argent pour procéder au déblaie de la grotte…et son entretien, car elle était submergée par les sables et était en train de disparaître pour toujours.(32 p18)

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Dessin N de Henry Charles Landrin de 1854 montrant la grotte submergée par les sables. (Collection Musée Basque; pièce E 2229.42)

– En 1858, l’ingénieur Vionnois des Ponts et Chaussées rédigeait dans son rapport: «  La chambre d’Amour, autrefois baignée par la mer, aujourd’hui ne l’est plus et se trouve obstruée par les sables, qui ont doublé la pointe qui porte le même nom et s’appuient actuellement sur les rochers de la pointe St Martin. Au début de ce siècle, la première de ces pointes ne découvrait que lors des marées de vives eaux, qui maintenant l’atteignent seules. La mer a donc abandonné son littoral en cette partie, par suite de l’accumulation des sables, et on évalue sa marche rétrograde à près de 3 mètres par an« (5, page 276)

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Schéma O: extrait des relevés établis par les ingénieurs des Ponts et Chaussés publiés en 1870 (Archive départementale de Pau, Fond de la préfecture Sous Série 4 S 202, Service Maritime)

Suite au calcul des limites du territoire maritime effectués entre 1861 et 1870, l’engraissement de la plage de la Chambre d’Amour est évalué, en moyenne, à 3 mètres par an et ce, à 4 kilomètres de l’embouchure! La végétation dunaire sur le haut de la plage, a elle aussi progressé. Enfin, les relevés bathymétriques à -10 mètres au droit des plages montrent là aussi une progression des plages sous marines et des petits fonds vers le large. (Schéma O)

F. de la Roche Poncié, ingénieur hydrographe de la fin du 19 ème siècle, signale en 1878 dans ses recherches que les plages au nord de la pointe Saint Martin s’avancent chaque année dans la mer, et qu’il en est de même de la Grande Plage à Biarritz qui en 50 ans à progressé de 84 mètres.(10)

Cette circulation du sable entre la Chambre d’Amour et la Grande plage de Biarritz est liée au rapprochement des petits fonds et des plages sous marines devant la pointe St Martin suite à l’engraissement de la côte angloye par la dérive littorale nord sud. Soixante dix ans plus tôt, J. Thore laissait déjà entrevoir cette évolution: « L’auteur avait déjà remarqué un transit nord-sud qui nourrissait les plages de Biarritz et du vieux port par les plages d’Anglet et le nord« .(9, page 289). L’échange sédimentaire entre les plages d’Anglet et celles de la grande plage de Biarritz était un phénomène qui prennait de l’ampleur. Cette accumulation de sable contre la pointe Saint Martin a dû, au cours du 19 ème siècle, participer grandement à la protection de ses falaises en diminuant le travail de sape infligé par les vagues.

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Schéma P: extrait des relevés établis par les ingénieurs des Ponts et Chaussés publiés en 1896 (Archive départementale de Pau, Fond de la préfecture Sous Série 4 S 202, Service Maritime)

Fort de cet engraissement sédimentaire sans fin, l’Etat attribut à la ville d’Anglet en 1872 les nouveaux territoires gagnés sur l’océan. (Schéma P)

Entre 1578 et 1892, la terre aura gagné à la Chambre d’Amour au minimum 300 mètres sur l’océan créant le charme incontestable de ses plages, que même Napoléon vint chevaucher à plusieurs reprises au début du 19 ème siècle!

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Carte postale datée début 1900, laissant imaginer l’étendue des terres gagnées sur la mer et le charme d’antan de ce lieu.

Depuis son ouverture à Boucau, l’embouchure de l’Adour a progressé d’environ 1000 mètres vers le large(14) malgré le réchauffement climatique (anthropocène), et le littoral voisin s’est orienté perpendiculairement à la direction des houles incidentes »(4). Il est très clair et très net que les plages d’Anglet vivent depuis plusieurs siècles, voire même depuis 7000 ans, un vrai paradoxe qui va à l’encontre des idées reçus avec l’avancée de la terre sur la mer, alors que la côte aquitaine recule inexorablement depuis une vingtaine de siècles. Ce phénomène est si important qu’il alimente progressivement les plages de Biarritz depuis plusieurs décennies.

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Bilan de l’évolution du littoral entre 1578 et 1896

 III- Evolution de la côte Angloye de 1896 à nos jours:

A partir de 1896, le service maritime des Ponts et Chaussées de Bayonne signalent que la phase d’engraissement des plages d’Anglet s’arrête.(14) Mais qu’a-t-il bien pu arriver d’anormal pour que l’évolution au sud de l’embouchure de l’Adour soit stoppée nette?

A- Les premiers désordres côtiers qui confirment le début d’une érosion artificielle:

Sous l’impulsion de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bayonne et après avoir formulé sa demande à l’Etat en 1892, les Ponts et Chaussées de Bayonne obtiennent l’autorisation de pratiquer le dragage continu de la Barre de l’Adour dès 1896 après des essais satisfaisants.

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Schéma Q montrant le lien direct entre la zone de dragage et l’érosion du rivage par glissement de l’estran. (Extrait du film « Le Sable, enquête sur une disparition » de D. Delestrac)

Les dragues Bayonne I et Bayonne II retirent chaque année en moyenne et ce, jusqu’à la première guerre mondiale 700 000 mètres cubes de sable sur la Barre de l’Adour, pour être rejeté au large dans une zone de non retour. (2 et 11 page 40; 36). C’est l’équivalent de deux fois le volume de la Tour Montparnasse qui disparaît tous les ans avec des pics à 900 000 mètres cubes comme en 1904. (25)

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Dépôt de sable dans la zone au large située à 2 ou 3 miles de la côte. (photo IGN 1945)

Ainsi, si le transit du sable dérivant des Landes vers les plages d’Anglet existait bien devant l’Adour, il est désormais altéré.(14) La disparition du sable pompé dans la passe provoque un effondrement des petits fonds se traduisant par une érosion des plages adjacentes. A terme, ceux sont les plages au sud de l’embouchure qui vont se trouver impactées. (Schéma Q)

A partir du 1er Février 1897, un arrêté préfectoral autorise les extractions industrielles de sables et de graviers au sud de l’embouchure dans un intervalle de 25 à 225 mètres en dessous du niveau de la laisse des hautes mers. Quelques années plus tard, cette activité sera autorisée des deux cotés du fleuve.(12 et Photos R) Ainsi, 100 000 m3 de graviers disparaîtront tous les ans du littoral par la terre.

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Photos R: Vue aérienne dans les années 50 des machines à extraire le sable de chaque côté de l’entrée de l’Adour.

Au total, on retire 800 000 mètres cubes de sable annuellement, soit l’équivalent de 66 666 camions-benne! Les techniques d’extraction de madrague se perfectionnant avec le temps, les volumes de sable qui seront prélevés dans le futur devant les plages seront en constante augmentation. (23)
Malgré cela, la côte nord de l’embouchure de l’Adour continue à s’engraisser au même rythme qu’avant grâce à la dérive littorale landaise, mais au sud de l’embouchure, les plages d’Anglet, elles, accusent le coup et marquent les premiers reculs au début du 20 ème siècle. (22)

Entre 1896 et 1953, les sondages du service hydrographique de la Marine constatent une inversion de l’évolution des profondeurs de la côte Angloye avec un recul de 3 à 4 mètres au niveau des petits fonds situés entre -7 à -3 mètres de profondeur.(1; 13) Entre 1898 et 1959, les services des Ponts et Chaussées notent un recul de 50 mètres de la laisse de pleine mer à 400 mètres au sud de l’ Adour.(13) La comparaison des limites du domaine maritime entre 1931 et 1954 conduit à une érosion de 50 à 75 mètres des plages d’Anglet.(13) Entre 1952 et 1963, c’est à dire au cours de la décennie qui a précédé la construction de la digue nord, le trait de côte a reculé de 35 mètres en moyenne correspondant à un recul de 3 à 4 mètres par an, sur une longueur de plus de 2 km au sud de l’embouchure. Ces résultats sont confirmés par les photos aériennes de l’Institut Géographique National effectuées en 1938, 1954, et 1962.(1; 13) P.Y. Landouer écrit en 1990: « Depuis cette époque (1886), le transport sédimentaire vers le sud semble non seulement avoir été interrompu, mais les plages d’Anglet ont aussi commencé à s’éroder ».(14)

Entre 1896 et 1953, J-C DELORME signale que « la totalité des sables dragués à l’embouchure représente 18 500 000 mètres cube. Les matériaux étaient déversés à 2 ou 3 km de la côte dans l’ouest de la passe d’entrée où ils ne tardaient pas à former un haut fond à -12 ou -14 mètres, là où il existait initialement des profondeurs de plus de 20 mètres!« (7)

Les premiers dégâts visibles à l’échelle humaine sont reportés lors de la tempête du 9 Janvier 1924 qui va faire date dans les annales locales:

– Au nord du littoral, la tribune de l’hippodrome, construite en 1874 à plus de 100 mètres de la laisse des hautes mers, est totalement ravagée!

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L’hippodrome de La Barre début 1900, construit sur les terres nouvellement formées et composées uniquement de sable.

L’enclos du complexe bâtie sur la dune littorale a été submergé ainsi qu’une partie du champ de course. Tout est démoli sur une longueur de 50 mètres. Le champs de course est raviné. (48) Il faudra de longs et coûteux travaux pour remettre en état le site.(33)

la barre 1924 01 09L’hippodrome ruiné au lendemain de la tempête du 09 janvier 1924. Les vagues ont fini dans les lacs.

Les chantiers d’extraction de sable et de fabrication d’agglomérés qui sont installés à côté de la tour des signaux ont été inondés. Des wagonnets et une partie du matériel présent là a été emporté par les vagues de submersions. (48)

Le 25 Février 1929, un raz de marée emporte jusqu’à 50 mètres de pistes en profitant du fossé creusé par les extractions littorales. Les grosses mers du printemps 1930 aggravent la situation.(43) Au fil du temps, le trait de côte ne cessera de reculer et l’océan finira par attaquer les bunkers allemands qui coloniseront l’enclos dès 1942.

– Au sud des plages, à la petite Chambre d’Amour, l’intempérie de 1924 emporte le quai de la promenade et s’invite à l’intérieur de l’établissement de bain construit 10 mètres en arrière détruisant les cloisons. (48)

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Comparatif de la plage de la petite Chambre d’Amour avant et après la fameuse tempête de 1924.(En haut, photo S de 1912, en bas, photo T de 1928)

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A la fin de l’année, une autre intempérie emporte deux départs du terrain de golf du phare qui se trouvent derrière le quai disparu!(44)

L’ancien établissement de bain bâti en 1884 a été reconstruit plus en arrière (Photo T). La plage est descendue de plusieurs mètres de haut et présente désormais des falaises vives, signe d’une forte érosion. La végétation devant le quai a disparu. Le recul de la côte est estimé à une trentaine de mètre entre la prise des deux photos.

Les établissements Bernet, à côté de la grotte, sont sérieusement menacés. Une excavation s’est produite face à la route qui descend à la plage. (48)

L’érosion des plages devient concrète pour les habitants. Mais en connaissent-ils vraiment la cause? Le Courrier de Bayonne du 13 et 14 Février 1926 tente de les éclairer en  titrant: « La plage et la falaise de la Chambre d’Amour sont en péril » et s’interrogeait gravement « Est-il vrai que, par suite de l’extraction des sables, excessive et inconsidérée, une avance redoutable de l’océan s’est produite, au point que l’établissement balnéaire est considéré comme perdu, que la villa du Docteur Genthile est menacée, que la falaise est en grand danger?… Est-il vrai qu’une lettre, signalant le péril, émettant le voeu que l’extraction des sables soit arrêté, avait été adressée à M le préfet  et à M. l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées par le syndicat d’initiative de la Chambre d’Amour et de Biarritz-Anglet-La Foret?…  Nous nous faisons l’écho des alarmes de la population entière. Il faut aviser, et tout de suite, aux mesures de protection, avant que le malheur, déjà très grand, ne prenne les proportions d’une catastrophe. L’envahissement par la mer de toute la plage a entraîné la disparition du quai-promenade. Caveant consules ». (39) Une interdiction fut levée contre les extractions littorales à la Chambre d’Amour mais aucunes envers celles qui opéraient à la plage de la Barre, ni contre le dragage de l’embouchure de l’Adour…(43)

En 1928, un autre quai voit le jour, mais cette fois-ci, devant la grotte de la Chambre d’Amour, pour le projet d’un « Club sélect » en front de mer avec piscine. Quelques années après, ce quai sera prolongé vers le nord jusqu’à la plage des Corsaires pour créer « le plus beau boulevard côtier ».(43) Jamais les investisseurs de l’époque n’auraient pu imaginer que l’écologie des plages avait été autant liée et perturbée par les activités humaines à l’entrée de l’Adour. Pour la ville d’Anglet, ce mur de soutien sera, à l’avenir, le témoin d’une avancée inexorable de la mer sur la terre. Cela se traduit dans un premier temps par des affouillements devant la villa Zipa en 1929 et 1930, puis des désensablements réguliers du quai avant de voir apparaître les premières dégradations sérieuses en 1963. Certains diront que la construction du mur aura accéléré l’érosion de la plage en stoppant les échanges sédimentaires entre le rivage et la dune, mais si les plages avaient continué leur avancée naturelle sur la mer, sous l’accumulation permanente du sable que l’océan livrait quotidiennement, ce mur serait devenu une curiosité locale ensevelie par les sables et de plus en plus éloignée du rivage.

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La plage du Club au début des années 30, quelques années après l’édification du mur de soutien.

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La plage du Club au tout début des années 60 avec bien moins de sable

La plage du Club s’est décaissée au fil des décennies et le phénomène s’accélère. Sauter depuis le quai est devenu dangereux! Pour accéder à la plage, de nouveaux escaliers en bois ont été installés à la place des anciens escaliers de pierre disparus.

 

B- Accélération de l’érosion artificielle de la côte Angloye de 1960 à 1975.

Alors qu’ils avaient pour coutume de draguer entre 300 000 et 350 000 m3 par an depuis la fin de la première guerre mondiale, le port de Bayonne va extraire en 1961, 680 000 m3 de sable (14). La disparition de ce stock va rapidement se faire ressentir au sud d’Anglet avec les premiers désordres la même année contre le quai, avant de provoquer le début de la chute du mur de soutien en 1963. En effet, les ingénieurs des Ponts et Chaussées étaient persuadés qu’il fallait draguer plus de sable du côté nord de l’embouchure pour former une fosse de garde qui piégerait les sédiments issus de la dérive littorale landaise. Mais par manque de moyens liés à des dragues vieillissantes, ils attendront quelques années pour poursuivre l’opération.(34) Les extractions par la terre s’intensifient aussi de chaque côté de la sortie du fleuve pour le compte des entreprises de travaux publics qui prélèvent chaque année 600 000 mètres cube soit six fois plus qu’au début du siècle…(14)

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Au premier plan, une famille qui pique-nique dans un immense fossé creusé par les engins. Au deuxième plan sur la gauche, un bulldozer est en train de prélever le sable des plages!

En 1963, la construction de la digue du Boucau à Tarnos, longue de 1100 mètres, vient se dresser comme un rempart contre la dérive naturelle du sable. Les plages d’Anglet sont désormais enclavées entre la pointe Saint Martin et la grande digue. Cet édifice artificiel, le plus grand d’Aquitaine, est à l’origine d’un contre courant sud-nord devant la côte angloye. (15 et 16 page 69)

embouchure Adour

Schéma U d’une photo aérienne faite à l’embouchure de l’Adour dans les années 1980 et retouchée par nos soins

Sur le schéma U, le courant littoral est représenté en bleu. Ce courant côtier nord-sud se transforme en contre-courant devant les plages d’Anglet suite à sa rencontre avec la digue nord. Ce contre courant vient mourir derrière la digue. Le sable fin, emporté par ce courant côtier, suit la flèche jaune jusqu’au chenal pour se déposer dans le cercle jaune. C’est là qu’il sera dragué pour libérer l’accès aux navires de commerce. (11 page 90-91)

Par ailleurs, plus aucun sable n’arrive naturellement sur les plages d’Anglet, ni par la dérive littorale aquitaine coupée par la grande digue, ni par le fleuve suite à la construction au cours du 20 ème siècle de 188 barrages hydro-électriques, véritable piège à sable sur le bassin versant de l’Adour (17), aux extractions de matériaux qui ont lieu plus en amont dans le lit du fleuve et de ses affluents, aux dragages et endiguements de l’estuaire pour maintenir des profondeurs artificielles dans le port à -7 mètres (14; 35; et schéma V).

Embouchure Adour Lasagec

Schéma V: origine du sable dragué à l’entrée de l’Adour. (Origine Lasagec2 voir 20)

Ainsi, cette digue s’impose comme le grand accélérateur de l’érosion des plages d’Anglet. En effet,  On drague désormais deux fois plus de sable qu’avant et le littoral angloy est devenu l’unique contributeur! Au 700 000 mètres cubes retirés tous les ans par la mer, il faut rajouter les 150 000 mètres cubes de madragues extraites de la plage de la Barre soit un total de 850 000 mètres cubes! (2; 16 p69) En 1970, 1 300 000 m3 de sable est dragué à l’embouchure, soit un record depuis les premiers des dragages de 1893. Ainsi, la sanction est immédiate avec une accélération vertigineuse de l’érosion des plages. Elles reculent alors par dizaines de mètres tous les hivers et font la « une » répétée du journal Sud-ouest. Une profonde émotion et une forte inquiétude s’emparent de la population locale qui s’interroge? (18)

Plage du VVF

Plage de la Petite Chambre d’Amour 1971/1975, le décaissement de la plage met en péril le VVF.

chambre d amour (11)

Plage du Club 1961/1974, les vagues ont décaissé l’estran mettant à nu les fondations du mur

chambre d amour (12)

Plage des Sables d’or 1972/1979: les vagues ont supprimé le quai et décaissé le boulevard de sable.

Marinella

Plages centrales et nord de la côte angloye 1972/1975. L’hôtel Marinella construit en 1962 à 40 mètres du mur de soutien est peu à peu isolé de la côte pour former une presqu’île.

Entre 1963 et 1973, la côte a reculé de 40 mètres en moyenne, soit 4 mètres par an, le maximum de régression se situant à la plage de la Madrague, avec 4,7 mètres par an. L’érosion qui touchait surtout les plages nord au début, gagnent de plus en plus vers le sud.(30, page 52)
En 1969, la société foncière de Biarritz Anglet ayant perdu des surfaces de terrain considérables en front de mer intente un procès contre l’Etat, alors propriétaire des infrastructures portuaires. Le 18 Novembre 1974, le tribunal administratif de Pau rend son verdict dans cette affaire. Il tient responsable l’Etat à hauteur de 80% des pertes causées par la construction de la grande digue du Boucau et par le dragage intensif de l’embouchure du fleuve.(19) Pourquoi une telle sanction? Un rapport montre qu’en 1957 le Laboratoire National Hydraulique du Chatou, qui avait à l’étude la construction d’un avant-port à l’embouchure de l’Adour, a éludé volontairement le problème d’érosion des plages d’Anglet avec la construction d’une seule digue au lieu de deux initialement prévues, par crainte de trouver des conclusions qui auraient remis en cause le projet. Le procès a reconnu que la digue avait modifié les courants devant les plages d’Anglet et que le stock de sable dragué à l’entrée de l’Adour était équivalent au stock qui disparaissaient simultanément devant les plages. Le procès sera porté en conseil d’état en 1986 qui baissera la responsabilité de l’état à 50% car le volume de sable issu de la dérive littoral nord-sud stoppé par la grande digue n’a pu être évalué précisément.(14)

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Anglet en Septembre 1989: le trait rouge indique l’emplacement de l’ancien mur de soutien… la plage a reculé par endroit de 100 mètres.

 

C- Gestion du trait de côte angloy de 1975 à nos jours.

D’un côté, le domaine public maritime prend à sa charge la problématique dès 1975:

– en arrêtant les extractions de madrague littorale à l’entrée de l’Adour:

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Arrêt des extractions littorales à l’embouchure de l’Adour comme ici à la Barre.

– en construisant 6 épis inesthétiques au sud de la côte angloye pour empêcher le départ du sable vers l’entrée de l’Adour:

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Apparition des digues au sud d’Anglet pour protéger le groupe d’immeuble (Photo année 80)

– et en mettant en place le clapage côtier à ses frais pour ramener le sable angloy qui s’est déposé dans le chenal de navigation devant la grande digue (cercle jaune du schéma U):

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Le chemin du clapage côtier effectué par les dragues devant les plages d’Anglet.

Les ouvrages de défense et le rechargement quasi constant des plages d’Anglet conduisent vers une maîtrise des processus qui n’ont plus de rapport avec une évolution naturelle.(29) Les plages de la Chambre d’Amour se maintiennent à peu près en l’état jusqu’en 1990. Le nord de la côte angloye, lui, est en perpétuelle érosion sur toute la période.
D’un autre côté, les élus locaux s’organisent pour modifier le PLU en 1976 et geler les terrains situés en front de mer afin d’éviter des constructions lourdes et coûteuses qui pourraient être en danger dans l’avenir et ce, 10 ans avant la création de la loi littoral!

En Avril 1984, la drague à demeure est mise hors service. Les opérations de maintien des profondeurs/clapages côtiers sont alors sous traitées avec le Groupe d’Intérêt Economique de dragage (GIE) dont l’état est actionnaire à 50%. Désormais, une drague vient deux fois par an faire le maintien des profondeurs, et ce, quelles que soient les conditions météorologiques. Les résultats commencent à baisser!

A partir de 1991, on note une nouvelle accélération de l’érosion des plages car la drague ne ramène plus sur la côte que 12% du sable prélevé à l’embouchure. Les apports par clapage côtier étant fortement réduits, les volumes sédimentaires des plages chutent rapidement.(15)

Dragages/Clapages

Schéma W: activité de dragage à l’entrée de l’Adour et clapage côtier de 1974-2007 (20)

La raison d’une telle baisse des volumes ramenés à la côte s’explique par un changement de direction à la DDEM et des problèmes de coûts. La DDE maritime préfère maintenant déposer une partie des sables au large, moins onéreux, car ces ingénieurs pensaient qu’à terme le sable finirait par revenir à la côte! (schéma w)

Pourtant en Janvier 1998, l’alarme est tirée avec un départ massif de 30 000 mètres cube de sable à la plage des Sables d’Or pris sur le cordon dunaire. Les services de l’état sont contactés par la ville pour trouver une solution avec l’impact des activités de dragage à l’embouchure de l’Adour. (Sud ouest du 28/04/1998)

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Départ massif de sable devant la plage des Sables d’or durant l’hiver 1998.

Étonnamment, au mois de mai 1998, on apprend lors du conseil municipal d’Anglet que l’Etat envisage l’accueil à Bayonne de navires de 20 000 tonnes et qu’une étude de la SOGREAH conclut qu’il est nécessaire d’enlever 600 000 m3 de sable supplémentaire devant la plage de la Barre pour créer une fosse de garde et une digue sud. L’état propose que les 600 000 m3 soit réinjecté sur les plages angloyes déficitaires au travers d’une enquête publique. (45) Aussi , tous les élus de la ville d’Anglet vote favorablement à l’esprit de ces travaux, surtout après le départ massif de 30 000 m3 de sable sur la plage des Sables d’Or durant l’hiver! (46)

Au début des années 2000, les responsables des infrastructures portuaires créent comme prévu la « fosse de garde », déjà imaginée dans les années 60 qui est en fait un piège à sable situé au sud du chenal de l’embouchure afin d’éviter les fermetures du port de Bayonne liées aux hivers très actif qui comblent en sable le passage. A cette occasion, près de 1 100 000 m3 de sable angloy seront dragués devant la plage de La Barre et perdus au large soit l’équivalent de 3 fois le volume de la tour Montparnasse.   (schéma W) Si l’on additionne les années de dragage de 1999, 2000 et 2001, on totalise 3 200 000 m3 de sable perdu au large, ce qui permet d’enregistrer à la fois un triste record d’extraction et une nouvelle faute majeure pour le littoral angloy! Ainsi, la sanction du tribunal administratif de Pau de 1974, révisée en 1986, s’est perdue au cours du temps dans les arcanes de l’administration publique… Idem pour les contribuables angloys qui en payent une fois de plus le plus lourd tribut. Pourtant, une enquête publique avait eu lieu avant le projet où les conclusions du commissaire enquêteur avaient demandé le retour d’un maximun de sable pour limiter l’impact des aménagement… (45)

embouchure de l'Adour 2000 sudouest 1901 2000

Projet d’amélioration de l’accès maritime du port de Bayonne qui va être à l’origine de la perte d’un volume inimaginable de sable des plages d’Anglet avec notamment la disparition de la célèbre vague de la Barre.

En 2004, nouveau coup dur pour les plages puisque le clapage côtier est stoppé par la volonté du président de la communauté d’agglomération du BAB, ancien Maire de Biarritz, pour des suspicions de pollution de ses plages, suspicions jamais avérées… Personne ne s’opposera à cette décision, dont les conséquences vont être une nouvelle fois désastreuses pour la côte angloye!

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A partir de 2004, tous les sables dragués à l’embouchure de l’Adour repartent au large.

Pourtant, les chercheurs du Génie Côtier de l’UFR de Montaury, Stéphane Abadie et Philippe Maron montent au créneau en démontrant avec certitude que l’érosion artificielle menace les plages d’Anglet, et que le sable déposé depuis plus de 110 ans sur la zone de déblais située au large n’a pas bougé et donc peut être considéré comme définitivement perdu pour le littoral. (37) Cette étude financée par l’ACBA a une portée juridique intéressante car elle souligne que celui qui prélève du sable à l’entrée de l’Adour sans le remettre devant les plages d’Anglet est responsable des conséquence de l’érosion artificielle induite.(11)

La même année, la promenade Victor Mendiboure, construite en béton sur le haut de la plage pour protéger le golf, scelle de façon durable la position du trait de côte et diminue les échanges sédimentaires entre la dunes et le rivage comme cela avait été déjà fait avec le mur de soutien dans les années 1930! Un bien pour un mal?

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La promenade Victor Mendiboure, tout en béton, posée sur la dune littorale de la côte angloye.

Désormais, c’est l’érosion sous-marine qui en pleine activité avec l’effondrement des petits fonds de plusieurs mètres de hauteur.

Elle se traduit en 2008 par des affouillements des musoirs des digues des Sables d’Or et de Marinella qui finissent par se briser…(20 page 45) En 2009, c’est à nouveau le cas pour la digue de Marinella qui perd 6 mètres de longueur au mois d’Octobre!.
Le relevé des nouvelles limites du domaine public maritime, réalisé en 2009, fait état d’un recul moyen du trait de côte de 30 mètres entre 1978 et 2009 sur les plages allant des Sables d’Or aux Dunes soit un mètre par an.(24, page 22)

Le profil des plages s’est profondément modifié, affectant toutes les activités de loisir. Ainsi, après deux heures de marée montante, les spots de surf déclinent, les baignades en familles sont plus dangereuses. Les joggeurs ou les promeneurs ne peuvent plus se promener sur les estrans devenues trop pentues.

Plage de la Madrague

Comparatif X de la plage de la Madrague entre 2001 et 2012. Dans la partie supérieure de l’estran, la plage s’est bombée au fil du temps et le sable a fini par recouvrir la digue. Depuis le rivage, on ne voit plus le poste de secours. Un nouveau danger pour les baigneurs!

Le haut de la plage voit s’accumuler du sable grossier tandis que la partie basse se vide de son sable fin aspiré par les activités de dragage. La plage des Dunes est la plus sévèrement touchée avec une pente à 11.5% contre 5% constaté à la fin des années 80.(14) Il y a une perte de jouissance pour les usagers des plages d’Anglet, malgré des opérations de re-profilage dont l’effet, s’il est perçu positivement, reste éphémère.

Ainsi, entre 1896 et 2009, le littoral angloy aura reculé de 130 à 200 mètres selon les plages.(1; 13; 28) Il aura perdu plus de 44 millions de m3 de sable par dragage et plus de 15 millions de m3 de sable par extraction littorale. (14; 30 page 52; 31)

Evolution côte angloye 1896 2018

Evolution de la côte angloye entre 1986 et 2018. 

Alors que, depuis des siècles, la côte angloye gagnait naturellement des territoires sur la mer, les activités de dragage et les extractions littorales ont provoqué une catastrophe écologique en inversant la dynamique littorale naturelle. Y a t’il aujourd’hui prescription des préjudices causés par l’état sur les plages d’Anglet? Certainement pas! L’érosion artificielle court toujours à chaque fois que le sable n’est pas ramené à la côte par la drague. La grande digue stoppe encore la source en sable ainsi que les extractions dans le lit mineur des rivières et l’estuaire de l’Adour. La reprise du clapage côtier en 2010 est de bonne augure. Mais cette initiative n’est pas suffisante et coûte désormais au contribuable angloy qui reste la première victime de ces pratiques portuaires.

L’achat d’une nouvelle drague par le port de Bayonne en 2014 a sonné comme un message d’espoir pour le littoral à condition qu’elle tienne ses promesses, c’est à dire réaliser 100% de clapage côtier avec les sables dragués à l’embouchure de l’Adour. Si cet objectif est atteint et pérennisé dans le temps, il y a fort à parier que l’érosion des plages s’arrêtera d’ici deux à trois ans et les plages se stabiliseront en l’état. Mais les angloys restent aujourd’hui inquiets de voir leurs plages si mal menées et sont nostalgiques de celles qu’ils ont connues autrefois.

L’équipe SosLa

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La nouvelle drague à demeure, arrivée en septembre 2015, s’appelle « HONDARA » ce qui signifie sable en basque!

Bibliographie:

(0) S. Planton et Al. ONERC Rapport niveau de la_mer: « Le climat de la France au XXIe siècle« 
(1) C. Mignot et J. Lorin « Evolution du littoral de la côte des Landes et du Pays Basque au cours des dernières années« .
(2) A. Alexandre BRGM RP-52370-FR « Etude de l’érosion de la côte basque: synthèse bibliographique« .
(3) F. Jaupart « L’embouchure de l’Adour et ses variations après le détournement » Soc. SC L.A. Bayonne
(4) Jean Dubranna, Thèse universitaire de génie civil 2007 « Etude des échanges sédimentaires entre l’embouchure de l’Adour et les plages adjacentes d’Anglet.« 
(5) Monsieur Vionnois, ingénieur des Ponts et Chaussées au service du port et faisant partie de la commission spéciale crée en 1837 chargé de rechercher les moyens d’améliorer l’entrée du port de Bayonne, Annales des Ponts et Chaussées, BNF, 1858 « Histoire de l’Adour« .
(6) L’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées 1867, Aliénation d’une carrière par la commune d’Anglet Archive départementale de Pau, Fond de la préfecture Sous Série 4 S 202, Service Maritime.
(7) J-C DELORME 1978 « Le port de Bayonne » IV centenaire du détournement de l’Adour.
(8) Jean Jacques Anatole Bouquet de La Grye « Rapport Pont et Chaussées 1861 » Archive départementale de Pau, Fond de la préfecture Sous Série 4 S 202, Service Maritime.
(9) Jean Thore, « Promenade sur les côtes du golfe de Gascogne ou aperçu topographique, physique et médical des côtes occidentales de ce même golfe ».
(10) Ferdinand de la Roche Poncié, « Recherches hydrographiques sur le régime des côtes« , cinquième cahier de 1870 à 1878.
(11) Stéphane Abadie et Al. Rapport final pour la CABAB 2004 « Etude préliminaire du comportement hydro-sédimentaire du littoral d’Anglet et de l’entrée du port de Bayonne« .
(12) L’ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, Rapport pour le préfet » 1897 Archive départementale de Pau, Fond de la préfecture Sous Série 4 S 202, Service Maritime.
(13) S. MANOUJIAN et C.MIGNIOT « un exemple des difficultés de protection du littoral contre l’érosion marine » 1978.
(14) Pierre Yves Landouer, DDE de Bayonne « Défense du littoral d’Anglet, Golfe de Gascogne : un exemple dans une zone à forte houle. » Bulletin 1990 n 71, page 40-49.
(15) S. Abadie et Al. Journal of Coastal Research, Volume 24, Issue 1: 59-69. 2008 « Erosion Generated by Wave-Induced Currents in the Vicinity of a Jetty: Case Study of the Relationship between the Adour River Mouth and Anglet Beach, France« 
(16) Christophe Brière, Thèse universitaire de génie civil 2005 « Etude de l’hydrodynamique d’une zone côtière anthropisée: l’embouchure de l’Adour et les plages adjacentes d’Anglet
(17) Etude monographique des fleuves et grandes rivières de France 12/2003 « Le bassin versant de l’Adour« .
(18) Mai 1966, Novembre 1969, Novembre 1972, Janvier 1973, Février 1973, Décembre 1974, Février 1975… Médiathèque Bayonne
(19) Journal Sud-ouest Novembre 1974 Médiathèque de Bayonne.
(20) D. Rihouet, VI ème Rencontres de Chiberta « Les plages d’Anglet… vers une gestion intégrée de la ressource en sable« 
(21) Louis-Nicolas de Clerville, extrait de la « Carte topographique des costes maritimes de l’une et de l’autre Biscaye depuis St. Sébastien jusqu’à Bayonne« , Archive Bibliothèque Nationale.

(22) Aymeric Bayle et Pascal Dunoyer, Article Sosla de 2014, « Embouchure de l Adour, pourquoi si peu de sable du côté des plages de Tarnos, deuxième partie« .
(23) Aymeric Bayle et Pascal Dunoyer, Article Sosla de 2014, « Embouchure de l’Adour, pourquoi si peu de sable du côté des plages de Tarnos, troisième partie« .
(24) Compte rendu de séance du conseil municipal de la ville d’Anglet le 07/04/2011.
(25) H. Cavaillès, Annales de Géographie : »Le port de Bayonne » 15 Janvier 1907.
(26) R. Young et A. Griffith, Program for the Study of Developed Shorelines, Western Carolina University, Cullowhee, NC, United States « Documenting the global impacts of beach sand mining« 
(27) M. F. Morel, « Bayonne, vues historiques et descriptives » 1836
(28) Rapport BRGM R 40718- IFREMER Avril 1999 « Élaboration d’un outil de gestion prévisionnelle de la côte Aquitaine, phase 2 » p18
(29) S.O.G.R.E.A.H « Plage de Marinella« . District B.A.B., rapport 1986; « Littoral d’Anglet » rapport 1988.
(30) Rapport IFREMER DEL/AR: « Outil de gestion prévisionnelle de la côte aquitaine » Août 2001
(31) SoSLa « L’histoire du mur de soutien à la plage de la Chambre d’Amour! » Décembre 2014
(32) Pierre Laffargue: « Anglet, la Chambre d’Amour » 2007 Edition Atlantica
(33) C. Benavides « Anglet en Carte postale Ancienne » 1976.
(34) M. Lafaix, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 12 Octobre 1960 « Dragues Sangsues et Bayonne I, travaux de grosses réparations » Archives Nationales (19770759/188 , P.M. 454)
(35) Ingénieur d’arrondissement des Ponts, « Entretien des profondeurs à l’embouchure de l’Adour et du port de Bayonne« , Archives départementales de Bayonne, concession du port de Bayonne, 2 ETP 4/383
(36) Archives départementales de Bayonne, concession du port de Bayonne, 2 ETP 4/382 et 383.
(37) Article Sud ouest, 11 Mai 2004, « L’érosion menace les plages d’Anglet » Médiathèque Bayonne.

(38) Emile V. Telle « La chambre d’Amour » 1969 Médiathèque Bayonne.

(39) Jakintza, N39, 2007 « Chiberta: De la Barre à la Chambre d’Amour » André Lebourleux .

(40) Joseph Simonin, professeur d’hydrographie à Bayonne de 1717 à 1773 et membre correspondant de l’Académie royale de Marine en 1772.

(41) Mr Bourgeois, pilote major à l’embouchure de l’Adour, archives départemental de Bayonne, 2 ETP1, article 119.

(42) Armand de Quatrefages, Souvenir d’un naturaliste, « La Revue des deux Mondes, recueil de la politique, de l’administration et des mœurs » Janvier 1850

(43) Pierre Hourmat, Anglet Magasine, « La Chambre d’Amour à travers le temps » 1981.

(44) René Lara: »Le Gaulois, littéraire et politique« , numéro 17256 du 02/01/1925, page 3.

(45) Article Sud ouest, 16 Mai 1998, « Aménagement du Port » Médiathèque Bayonne.

(46) Article Sud ouest, 29 Avril 1998, « Mais où est passé le sable » Médiathèque Bayonne.

(47) Mémoire montrant l’urgence d’ exhausser et prolonger la jetée du Sud par L. de Champgobert, lieutenant de vaisseau (1835)

(48) La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz9 janvier 1924

13 réflexions sur “Anglet: du sable, plus qu’il n’en fallait!

  1. Bonjour ,

    Vous trouverez , ci-dessous , mon adresse-mail et mon nom et prénom .

    J’ai participé , au niveau de Capbreton , à plusieurs enquêtes et réunions ( décevantes ) sur l’érosion du littoral aquitain . Le dialogue existe en façade seulement ; les élus locaux , régionaux , nationaux et européens se réservent in fine l’exclusivité des décisions concernant cette lutte , avec toujours d’énormes capitaux investis qui partent à l’eau ( un vrai tonneau des Danaides ) ! Ils ne veulent
    pas des solutions  »extérieures » , venant des associations … , car ils estiment détenir la vérité ! ! Pourtant des solutions plus efficaces et durables existent ! Il suffit de réfléchir aux causes , de vouloir agir durablement et de se donner les moyens pour cela !

    On pourra peut-être échanger nos points de vue sur ces solutions , si vous le souhaitez , afin de faire bouger les lignes de ce blocage orchestré par les élus . La solution n’est pas , à mon avis , que locale !

    Avec mes remerciements . Cordialement .

    CASTEX François

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